Diverses photos d’artistes sur scène
(Pérou)
Les célèbres géoglyphes de Nazca (ou Nasca)
Série de photos effectué sur plusieurs années, dans de nombreux pays.
Que se soit à travers une fenêtre d’immeuble ou de voiture, d’une toiture ou d’une cabine téléphonique, cette série prend forme comme une recherche des modes de vies modernes. L’observation de cette homo sapiens sapiens, qui évoque tant de choses.
Peinture sur corps
Série de photo réalisé dans les espaces dépourvus d’humains, évoquant leur présence par la présence d’édifices architechturaux
Passage éclair à Chandigarh où le célèbre Le Corbusier laisse sa trace (Inde)
Du Québec à Bricquebec-en-Cotentin.
Je souhaite raconter ici comment mon regard sur la végétation a changé en quittant une grande mégalopole nord-américaine pour rejoindre le monde rural normand. Alors que j’avais préalablement déjà vécu les quatre saisons montréalaises, j’ai pu voir la place relative que chacune d’elle occupe. Ce coin du monde est certes réputé comme étant le territoire le moins peuplé au mètre carré et nous indique implicitement qu’il est normal d’avoir une grande présence de la végétation. Mais plutôt que de me concentrer sur les traditionnelles saisons, à parts égales, j’ai choisi de me focaliser sur les deux traversées brutales que j’allais vivre. Les deux ponts que j’aillais traverser : mon dernier passage de l’automne à l’hiver montréalais, le pont des plus belles saisons, puis mon premier retour au pays, le pont qui relie la Nord-Amérique au Cotentin.
La première partie de l’exposition se passe à l’automne, au milieu des bâtiments de Montréal, la plus grande partie, inversement proportionnelle au temps qu’il est possible de l’observer. L’automne est réellement la meilleure période pour tous Montréalais qui se respectent, mais cela ne dure que deux à trois semaines, et encore, les plus belles expressions de couleurs ne se capturent que pendant une seule sacro-sainte semaine - après il est trop tard. C’est presque mieux que les temps de Noël.
La deuxième partie, c’est l’hiver, toujours dans cette belle cité de Montréal, qui dure plus de 7 mois, avec des températures oscillant régulièrement entre -40 et -5, la neige en devient monotone, étouffante, insipide, elle fait même presque totalement disparaitre la végétation. Il était donc naturellement envisageable de réduire le nombre de photos de ce terrible évènement qu’est l’hiver.
La troisième partie, c’est un autre hiver, celui des alentours de Bricquebec, avec 10 degrés de plus qu’au décollage, ce nouveau vent frais ressemblait à celui d’un automne qui revient pour vous dire bienvenue chez vous. C’est une sorte de finalité où la nature banale retrouve une personnalité, on peut s’y repérer, s’identifier, l’univers est palpable. Nul besoin de le chercher, le vert est partout.
Comme un fil invisible qui tisse cette histoire, il y a la quête d’une fuite de la mégalopole. J’avais d’abord anticipé mon aversion envers les gratte-ciels et les trop nombreuses routes et autoroutes de Montréal que je les avais déjà effacés par mon travail photographique - revalorisant les couleurs d’automne. J’ai ensuite laissé entrevoir que la végétation survit sous la neige, mais quand la végétation n’est nulle part, il faut bien montrer qu’elle n’y est pas en ne la montrant pas. Pour finir, il était facile de capturer la nature pour lui rendre hommage, il n’était pas nécessaire d’extraire les buildings, car là où je vis aujourd’hui il n’y en a pas.
Il est également à noter que j’ai ainsi pu échapper à temps, comme par magie, aux tumultes et désagréments d’une grande ville internationale. Cette traversée des deux mondes notifiée par ce travail presque prémonitoire prend toute son ampleur grâce à l’éveil planétaire que j’entrevois aujourd’hui dans chaque chose.
Ce projet s’inscrit dans une continuité artistique. Dans les fictions que j’écris, mes autres travaux, beaucoup de mes personnages ou des situations que j’évoque font état d’une transition de vie importante. Il en sort très généralement une éternelle envie de s’extirper de ce vieux monde, inventant la suite comme si l’on pouvait tout effacer et tout recommencer.